
Ovation pour Baptiste et Jérémy, Les grands gagnants de l’émission Le Meilleur Pâtissier - les professionnels 2022 !
Le verdict est tombé. Après cinq semaines de compétition, Baptiste SIRAND et Jérémy ASPA, ont remporté la 5e saison du Meilleur Pâtissier - les professionnels. Un parcours sans faute et une finale de haut-vol auront permis au duo de recevoir cette distinction décernée par Cyril Lignac, Christelle Brua et Pierre Hermé. Plus qu’une victoire, c’est une véritable consécration pour ses deux pâtissiers-formateurs de l’école Valrhona. Au lendemain de cette excellente nouvelle, nous vous proposons de découvrir les coulisses de l’émission, à travers une interview sans filtre, des deux maestros du chocolat.

Baptiste, pouvez-vous nous présenter Jérémy ?
Baptiste : Il s’appelle Jérémy, il a 33 ans et déjà 10 ans d’école Valrhona à son actif. C’est son frère qui lui a transmis la passion de la pâtisserie. Il a d’ailleurs commencé par travailler dans sa boutique à Bordeaux, avant de monter à Paris pour rejoindre le traiteur haut de gamme Potel et Chabot. Il a ensuite intégré l’école Valrhona et a exercé en tant que formateur à Paris, puis à Tain avant de sillonner l’Europe de l’Est, en tant que chef itinérant. Jérémy est un grand technicien, une personne pleine d’idées, dotée d’une véritable vision artistique. Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il est toujours partant et ouvert à la proposition. Autre information importante le concernant : il n’arrête pas de dire qu’il a la plus belle femme du monde !
Jérémy, à vous de présenter Baptiste !
Jérémy : Lui, c’est Baptiste, il vient à peine de célébrer ses 30 ans. Originaire de Lyon, il s’oriente d’abord dans la cuisine avant de choisir la pâtisserie. Baptiste fait ses armes auprès de Jérôme Langillier, sacré Champion du Monde de la Pâtisserie en 2009. En 2013, il rejoint une première fois, Anne-Sophie Pic à Valence, où il restera 3 ans. Il poursuit son expérience auprès de Philippe Rigollot à Annecy avant de se tourner une nouvelle fois, vers Anne-Sophie Pic et d’intégrer son restaurant doublement étoilé de Lausanne.

Voilà deux ans et demi qu’il est à l’école Valrhona. Baptiste est un grand créatif. Il a toujours des associations farfelues en tête et le résultat est toujours juste. Son expérience en tant que cuisinier lui sert énormément dans ce métier, car il est doté d’un panel incroyable de senteurs et de saveurs. En revanche, il est absolument incapable de faire une pièce en chocolat ! (Rires)

Vous êtes-vous choisis pour tourner l’émission du Meilleur Pâtissier - les professionnels ?
Jérémy : Oui et non ! C’est David Briand qui a proposé notre duo pour participer à l’aventure, mais la décision finale nous appartenait. Nous y avons réfléchi, chacun de notre côté, puis nous avons dit oui. Nous avons eu un vrai coup de cœur lorsque nous avons commencé à travailler ensemble. Nous avons une vision similaire de ce qui est joli et de ce qui est bon. Voilà pourquoi, dès le départ, tout a été simple et fluide entre nous.
Baptiste : Je connaissais Jérémy avant de tourner l’émission, mais nous n’avions jamais partagé un laboratoire avant Le Meilleur Pâtissier - les professionnels. Ce qui nous rassemble, c’est que sommes tous les deux des compétiteurs, des pâtissiers qui concourent pour de vrai. Au départ, c’est la télé qui nous faisait un peu peur. Et puis on s’est mis la « chauffe » et on s’est dit : Allez, c’est bon, on y va !
Cela vous a plus comme expérience ?
Jérémy : Bien sûr ! C’était une expérience incroyable ! Un concours comme celui-ci, représente 3 semaines de tournage intensif et une vingtaine de créations à sortir dans des temps record. C’était un véritable marathon ! Ensuite, être jugé par des chefs plus prestigieux les uns que les autres et concourir quotidiennement auprès d’aussi grands talents, c’est complétement dingue !

Baptiste : C’est une expérience de fou. Là-bas, tout va très vite. Tu n’as pas le temps de célébrer une victoire qu’il faut déjà te mettre dans l’épreuve suivante et la remporter. Il faut faire face tout le temps. Il faut être bon tout le temps. Et il faut vraiment bien s’entendre. Un concours sur la durée comme celui-là, c’est un marathon en effet, mais c’est aussi un véritable travail d’équipe.

Comment s’est organisé votre duo ?
Jérémy : nous sommes hyper complémentaires. Aussi, les tâches se sont réparties assez naturellement. Baptiste prenait le lead quand il s’agissait d’associer les saveurs, ce qui nous a permis de présenter des recettes avec des associations incroyables…
Baptiste : … Et Jérémy prenait le lead dès qu’il était question de pièces artistiques.
Quel était votre principal avantage sur les autres candidats ?
Jérémy : Notre superbe entente ! On avait une cohésion parfaite. Personnellement, je crois que ce qui m’a beaucoup servi aussi, c’est mon expérience de chef itinérant chez Valrhona. J’ai l’habitude de travailler dans d’autres laboratoires que le mien, avec d’autres matériels. Je sais m’adapter à un nouvel environnement, quand d’autres ont besoin de leurs repères.

Baptiste : Notre expérience a été un énorme avantage sur les autres candidats. À la lecture du sujet, nous savions immédiatement, ce que nous aurions le temps de faire ou non. La surgélation par exemple était parfois impossible. Il y a plein d’épreuves où nous aurions pu peaufiner nos recettes, mais nous savions que nous ne réussirions pas dans les temps impartis. C’était d’ailleurs parfois frustrant !

Le temps semble avoir été un véritable obstacle ?
Baptiste : Oui, d’autant plus qu’il n’y avait pas de minuteur dans le laboratoire et qu’il était donc difficile de savoir où on en était côté timing. Avec Jérémy, on a rapidement trouvé une solution : on s’est servi de la minuterie du micro-ondes. Et comme ils ne pouvaient pas nous l’enlever, on savait toujours le temps qu’il nous restait !
Jérémy : Le temps pour réaliser les recettes est déjà difficile à tenir mais c’est encore plus complexe lorsqu’il faut en prendre pour répondre aux interviews alors que l’on en est pleine préparation. Comme chaque équipe est filmée en permanence par un journaliste, celui-ci pose des questions de manière assez régulière et pas toujours au bon moment ! Et puis, il y a les jurys aussi, qui viennent de table en table et à qui l’on se doit d’accorder quelques minutes alors qu’on ne les a pas toujours devant nous !
Jérémy, quel est votre plus beau souvenir ?
Personnellement j’en ai deux. Le premier, c’est quand la régie cuisine est venue nous voir pour nous remercier et saluer notre travail. Ces gens font un boulot énorme, et sans eux, tout serait bien plus compliqué sous la tente ! Baptiste et moi avons toujours été vigilants à respecter leur travail et à leur faciliter la tâche. Manifestement, notre bienveillance les a touchés

En termes de compétition, mon meilleur souvenir reste l’épreuve mystère. Celle-ci consistait à recréer en 2h un dessert que nous avions eu 2 minutes pour voir et déguster ! Inutile de dire qu’en plus d’être extrêmement délicat à monter, ce dessert présentait de multiples saveurs et des associations complexes à déceler : un gel mûres, un sablé polenta hibiscus, de la mousse chocolat Rooibos … C’était un vrai challenge et l’épreuve m’a vraiment grisé. D’autant que c’était la seule où nous étions tous jugés sur le même dessert. Et quand Adrien Bozzolo nous a félicités d’avoir réussi à recréer son dessert à 90%, cela a été magique !

Baptiste, Quel est votre plus beau souvenir ?
Moi aussi j’en ai deux. Le premier étant l’épreuve avec Patrick Roger, celle pour laquelle nous avons créé la Tornade en chocolat. Cette épreuve a été très intense et c’était une pression énorme, car cet homme est un monstre de concours ! Il nous a fait comprendre que gagner, ce serait bien mais éclater l’épreuve ce serait encore mieux ! Il nous a poussés à monter notre pièce artistique plus haut encore que nous l’avions prévu.
Le deuxième souvenir énorme, est celui où nous devions créer un entremets 8 textures. On n’a pas gagné cette épreuve, mais pour l’ambiance de ces deux heures, je l’ai adorée. Tout était fluide, tout s’est parfaitement déroulé. On a sorti ce qu’on voulait et on a terminé 10 minutes avant la fin ! Ça s’est joué à très peu de choses pour que l’on gagne : il s’est dit que nous avions réalisé l’un des plus beaux gâteaux de la saison!
Quelle a été votre plus belle victoire ?
Jérémy : La finale évidemment ! C’est celle qui a le plus de mérite. C’est l’aboutissement du concours.
Baptiste : La finale aussi ! J’en ai perdu des concours mais celui-ci, ça m’aurait vraiment fait mal de le perdre ! On s’est investi à fond dans ce projet : on travaillait tout le temps, même pendant les temps creux. Le travail est encore plus beau quand il paie.


Quel a été le duo le plus difficile à battre ?
Jérémy : Je pense que nous en avons identifié deux. Pour moi, Antoine et Camille étaient le binôme à abattre. Tous deux présentaient de grandes similarités avec nous, en termes de technicité notamment. C’était une équipe très solide, toujours régulière. Avec eux, il n’y avait jamais de fausse note et comme nous, ce sont de grands compétiteurs. C’était vraiment notre binôme miroir.
Baptiste : Pour moi, le duo le plus dangereux était Julien et Virgilia. Ensemble, ils sont complets et très forts artistiquement.
C’est comment de pâtisser sous le feu des caméras ?
Jérémy : Ce n’est pas facile ! Tu n’as pas le droit à l’erreur ! Tu as un micro ultra performant constamment accroché à ton col et donc tout ce que tu dis est entendu ! Tu es filmé tout le temps, quand c’est beau et que tout se passe bien, mais aussi quand c’est bien moche et que tu galères. Ça ajoute une pression supplémentaire.


Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté personnellement et professionnellement ?
Baptiste : Professionnellement, nous avons progressé ensemble. Devoir créer ultra rapidement, se challenger quotidiennement, clairement, ça nous a fait gagner en niveau. Personnellement, ça m’a permis de rencontrer Virgilia qui est aujourd’hui ma chérie, mais aussi de voir la fierté dans les yeux de ma famille, ceux de mon père surtout !
Jérémy : Le Meilleur Pâtissier – les professionnels aura été une expérience très enrichissante car cela nous aura permis de travailler sur des sujets différents avec des produits hors du commun.
Quelles conséquences ce concours va-t-il avoir sur votre avenir ?
Baptiste : Le monde de la pâtisserie est assez petit. Je pense qu’avoir gagné cette émission va nous permettre d’être un peu plus connus dans notre univers. À l’extérieur, je ne sais pas si cela aura un grand impact… même si une dame nous a déjà reconnus alors que nous sortions d’un parking ! Si un jour, quelqu’un me demande de faire une photo avec lui, je crois que c’est moi qui serai le plus content !

Jérémy : Gagner l’émission nous a déjà permis de créer un gâteau en collaboration avec Pierre Hermé. C’est un rêve de gamin qui se concrétise quand une occasion pareille t’est offerte !
Questions indiscrètes ?
Dans le jury, qui joue le rôle du good cop et qui est le bad cop ?
Jérémy : Le gentil flic, c’est Cyril Lignac et la « méchante » flic, c’est Christelle Brua. Je crois que c’est le deal et que cette répartition des rôles leur convient bien !
S’il y avait une chose à refaire dans ce concours, laquelle serait-elle ?
Jérémy : Avoir ma femme Lisa à mes côtés pour la finale. Je n’ai pas voulu lui demander de venir, car j’avais peur de perdre et voir sa déception dans ses yeux aurait été trop difficile ! Mais comme on a gagné, je suis déçu qu’elle n’ait pas été là !
Baptiste : Refaire l’épreuve de la finale où nous étions mécontents du résultat alors que nous avions tout en main pour que ça sorte encore mieux !
Un souvenir rigolo ou une anecdote insolite à partager ?
Baptiste : Jérémy et moi avons redoublé d’effort pour dissimuler nos inquiétudes sur le tournage. Là-bas, le moindre regard étrange est remarqué et donne lieu à des questions. Aussi, pour savoir comment chacun évoluait dans sa tâche, nous avons mis en place un code : nous avons utilisé les nuances des couleurs des chocolats Valrhona pour communiquer sur l’état de la situation. Ainsi quand tout allait bien, on se disait « OPA », en référence au chocolat blanc Opalys. Quand c’était un peu compliqué, on disait « DULCE », en référence au chocolat de couleur blonde. Et quand c’était vraiment la galère et qu’on avait besoin d’aide, on se disait « TULA », le diminutif de Tulakalum, un chocolat noir 75%. Le système a fonctionné : on ne s’est jamais fait capter !
Quel mot définit le mieux votre duo ?
Jérémy : Cohésion
Baptiste : Alala ! J’allais dire complémentarité !
Est-ce que Jérémy peut nous révéler la plus belle qualité de Baptiste ?
Jérémy : Baptiste est un grand perfectionniste ! Il est toujours à la recherche du mieux et pour ça, il se remet sans cesse en question. C’est aussi quelqu’un d’ultra ordonné : son appartement est toujours rangé. Tout doit toujours être au cordeau avec lui !
Baptiste, quelle est la plus grande qualité de Jérémy ?
Baptiste : Ce type est trop fun ! Tu te fends la poire tout le temps avec lui !
Est-ce que Jérémy peut divulguer un vilain défaut de Baptiste
Jérémy : Quand tu ne connais pas Baptiste, tu peux le trouver arrogant parce que c’est quelqu’un qui a une assurance folle. Il ne doute jamais de lui.
Baptiste : Oui, c’est vrai ça. Je suis plutôt sûr de moi. Je suis toujours certain de pouvoir gagner, même dans des situations où clairement je n’ai aucune chance. Par exemple, si tu me demandes de monter une équipe de foot pour jouer contre le FC Barcelone, je vais le faire et être intimement convaincu qu’on va réussir à gagner !
Baptiste, quel est le vilain défaut de Jérémy ?
Baptiste : il est bordélique ! Il en a besoin pour ouvrir sa créativité ! Finalement, c’est un bordel organisé car tout est bien rangé dans sa tête, mais sur son plan de travail, c’est quand même toujours le bordel !
Merci à Baptiste et Jérémy de nous avoir accordé plus de temps que prévu pour réaliser cet interview ! Merci aussi pour leur bonne humeur, leur spontanéité et leur accueil !
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